La collection (peinture et sculpture) qui appartenait à Kojiro MATSUKATA (1865-1950), un homme d’affaire japonais, avait été confisquée par le gouvernement français après la seconde guerre mondiale.
Apres des pourparlers, elle est restituée en 1953 par la France au gouvernement japonais, celui-ci ayant accepté d’abriter cette collection dans un nouveau bâtiment destiné à faire connaître au peuple japonais l’évolution passée, actuelle et future de l’art occidental.
Le musée est construit dans le parc de Ueno Onshi Koen. La collection de MATSUKATA a été constituée dans les années 1920 à Paris. Elle comprend des tableaux, des sculptures mais aussi des objets d’art décoratifs, des estampes Ukyoe. La collection, d’abord considérée comme prise de guerre et confisquée à son propriétaire par l’Etat français, a été restituée en 1953 au Japon à l’occasion du traité de paix de San Francisco. La condition de ce retour était la mise en exposition de ces 370 œuvres (peintures, dessins et sculptures) dans un musée dédié.
Le Corbusier a été choisi pour la conception de ce nouveau musée, assisté des architectes Junzo Sakakura, Kunio Mayekawa, et Takamasa Yoshizaka. Le démarrage du chantier eut lieu au mois de mars 1958 et l’achèvement en mars 1959. Il s’agit d’une construction à deux niveaux et un sous-sol. La structure du bâtiment est en béton armé avec un toit terrasse.
La forme du plan dessinée par les 6 travées de poteaux est un carré de 6 m x 6 m. Le centre du bâtiment est occupé par un vide sur toute la hauteur, éclairé par des lanterneaux : c’est la grande salle du XIXe siècle. Autour de cet espace, on trouve : en rez-de-chaussée le hall d’entrée et les zones de services et au 1er étage des salles d’exposition dont les mezzanines reçoivent, sur leur parties supérieures la lumière zénithale et jouent ainsi le rôle de lanterneaux.
On entre dans le musée au niveau du rez-de-chaussée, entre les pilotis, et on se dirige ensuite vers la grande salle du XIXe inondée de lumière naturelle. La rampe située au nord dans la grande salle, permet d’accéder, au 1er étage, à une autre salle d’exposition. On poursuit la visite au 1er étage, de salle en salle, en tournant autour du vide de la grande salle du XIXe dans le sens des aiguilles d’une montre, guidé par la lumière des mezzanines-lanterneaux. La visite se termine par la rampe ou la sortie qui se trouve au niveau du 1er étage et qui débouche sur une terrasse et un escalier extérieur.
Cet élément illustre la réalisation du concept de Musée à croissance illimitée développé par Le Corbusier et caractérisé par le toit-terrasse, le plan en spirale carrée qui peut être développé. On y trouve aussi d’autres éléments emblématiques de l’architecture de Le Corbusier : les pilotis, les rampes, l’éclairage naturel.
Le Musée National des Beaux-Arts de l’Occident à Tokyo, prototype du Musée à croissance illimitée transposable mondialement, atteste la réception de longue date de l’Œuvre architecturale de Le Corbusier au Japon et de l’universalisation du Mouvement moderne.