La Maison de la Culture est la première et la pièce maîtresse de l’ensemble des équipements du Centre de recréation du Corps et de l’Esprit imaginé par Le Corbusier, avec le stade, le théâtre de plein air et l’église. Elle a été entièrement conçue par Le Corbusier qui inaugure l’ensemble du gros œuvre achevé en mai 1965, quelques mois avant son décès. Les travaux du second œuvre sont achevés par son ancien chef d’agence, André Wogenscky, dans le plus grand respect du projet corbuséen. Le mobilier est confié au designer et architecte Pierre Guariche (1926-1995).
La Maison de la Culture s’appréhende pleinement dans son rapport au site, surplombant le stade situé dans l’ancienne carrière, s’appuyant sur la roche à nue par un escalier extérieur. Sa façade inclinée répond à la couverture des gradins du stade situé juste en face. L’image de l’Acropole d’Athènes, si prégnante chez Le Corbusier, s’impose ici comme une référence évidente pour la mise en situation de ce temple de la jeunesse et de la culture. L’ensemble tout en longueur est rythmé par une composition des montants colorés des ouvertures, les « pans ondulatoires », dus aux dessins de Yannis Xénakis. L’édifice présente à l’extérieur un profil insolite : la couverture repose sur un système de câbles lui donnant l’aspect d’une voûte renversée. A l’intérieur, l’inclinaison de la façade ouest est judicieusement réutilisée en gradins.
Classée au titre des monuments historiques depuis 1984, elle est toujours en activité dans le respect de son programme initial : salle de spectacles avec ses annexes, foyer-bar, galeries d’exposition, auditorium, bureaux. Un théâtre de plein air, situé au pied de la falaise, est accessible par une passerelle et un escalier monumental extérieurs.
En 2008, la Maison de la Culture présentait un état sanitaire de plus en plus médiocre avec des pénétrations d’eaux pluviales importantes malgré les travaux d’entretien réalisés par la Ville. Patrimoine vivant, son usage permanent sécurisé ne pouvait plus être garanti et nécessitait des travaux de restauration d’envergure.
Grâce à la mobilisation de tous les acteurs et notamment de la Ville de Firminy, le principe de participation au financement de la restauration de la Maison de la Culture a été confirmé par l’Etat dès janvier 2009.
Par ailleurs, M. Le Maire a obtenu l’accord de toutes les collectivités partenaires, Conseil général de la Loire, Région Rhône-Alpes et Saint-Etienne Métropole qui ont réaffirmé leur intérêt pour cette démarche de valorisation du patrimoine et se sont engagés à assurer leur soutien financier.
En partenariat avec la Fondation Le Corbusier et sous le contrôle scientifique et technique de la Direction Régionale des Affaires Culturelles Rhône-Alpes, la Ville de Firminy, Maître d’ouvrage, accompagnée de l’Architecte en Chef des Monuments Historiques Jean-François Grange-Chavanis, a procédé entre 2009 et 2014 à la restauration de la Maison de la Culture. Elle a voulu réussir un double pari :
- Respecter cette œuvre à la fois dans son audace technologique et son objet social
- Assurer à cet équipement sa nécessaire adaptabilité à l’évolution de la réglementation et lui garantir sa pérennité, pour que la Maison de la Culture reste un lieu de création et de diffusion culturelle à l’échelle régionale, répondant ainsi aux attentes de la population.
La Maison de la Culture de Firminy, programme innovant issu des concepts de la Ville Radieuse et de la Charte d’Athènes, anticipe les formes sculpturales modernes en architecture.