Le projet est né d’une commande portée par la maison familiale, coopérative d’habitants regroupant des ouvriers et contremaîtres attachés aux ateliers du port. Le financement, assuré par les H.L.M., obligeait donc à l’économie la plus stricte.
L’Unité d’Habitation de Nantes-Rezé bénéficie de l’expérience acquise à Marseille. Semblable dans ses principes, elle est différente dans ses modes d’exécution et par certaines nouveautés. Son plancher artificiel est formé de travées de quatre poteaux et non plus de deux. Ceci peut comporter une perte en plasticité ou en élégance, mais cette solution n’implique aucune déchéance. Les services communs, prévus à mi-hauteur de l’immeuble, ont dû être annulés faute de budget.
La construction est en béton précontraint. Pas d’ossature proprement dite et le système « Bouteilles-Bouteiller », évoqué à l’occasion de l’Unité Michelet à Marseille, est remplacé par un système de « Boîte à chaussures », ce qui signifie que chaque appartement est une boîte de béton précontraint posée sur celle du dessous et à côté de ses voisines. Indépendantes les unes des autres, les cellules ne sont séparées que de quelques centimètres. Deux bandes de plomb sont intercalées entre les boîtes inférieures supérieures.
De l’Unité de Marseille a été conservé et amélioré le pan de verre, devenant ici le quatrième mur de la pièce.